Les patrons d’Axa, Telecom Italia et Siemens ont appelé les dirigeants de l’Union européenne à « faire de la crise actuelle une refondation » de l’UE, estimant que pour restaurer la croissance il convient de « favoriser l’investissement privé ».
« Nous avons la charge de diriger des groupes mondiaux, qui doivent une grande partie de leur réussite aux succès passés de la construction européenne, mais qui y ont aussi contribué en investissant et en créant de l’emploi », ont écrit dans une tribune au quotidien Le Monde daté de mercredi Henri de Castries, Franco Bernabe et Peter Löscher.
« Cette réussite de plusieurs générations, unique dans l’histoire, est menacée », ont-ils prévenu. « Nous ne voulons pas que l’Europe jette l’éponge. Nous voulons apporter notre pierre à la poursuite de sa construction, mais nous avons besoin d’un environnement politique, législatif et réglementaire qui le permette et nous y encourage », ont-ils poursuivi.
Selon eux, les dirigeants politiques européens « ont la responsabilité de s’élever à la hauteur des enjeux pour faire de la crise actuelle une refondation de notre Union, au service de tous les Européens ». Les trois grands patrons européens, considérant que « l’Europe ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens », ont appelé à ne pas monter « d’opposition artificielle entre croissance et austérité, solidarité et responsabilité ».
L’Europe doit retrouver « sa compétitivité et ses équilibres pour restaurer la croissance » au prix de « réformes budgétaires, fiscales et structurelles » tandis que « la reprise de l’investissement privé doit être favorisée ».
« Cette étape est un préalable indispensable au renforcement de l’intégration européenne », ont fait valoir MM. de Castries, Bernabe et Löscher, remarquant que « l’histoire écohomique a montré que jamais aucun pays n’avait réussi à relancer sa croissance et rééquilibrer ses finances publiques par des impôts toujours plus élevés ».
Selon eux, « les leviers budgétaires et fiscaux doivent agir en faveur de l’investissement privé et de la baisse du coût du travail, et en acceptant, le cas échéant, de taxer la consommation ». L’Europe doit également « conserver et développer sa capacité d’innovation, en préservant les incitations à la recherche et en concentrant ses investissements sur l’enseignement supérieur », ont poursuivi les trois patrons.
Paris, 26 juin 2012 (AFP)