L’assurance directe a longtemps proposé l’assurance auto comme seul produit. Quelques acteurs étaient parvenus à imposer des contrats obsèques, mais le gros de l’activité est longtemps resté sur l’auto. Depuis quelques années, de très grands opérateurs glissent pourtant vers la santé…
L’auto est un produit d’appel pour tous les assureurs, qu’ils soient directs, sans intermédiaires ou à réseaux. Mais sur l’assurance directe, le produit auto est toujours très présent. Les nouveaux arrivants, en 2009, que sont Amaguiz et IdMacif, se sont tout de suite positionnés sur ce produit.
« Le modèle est basé autour du produit auto parce que les investissements médias sont importants et que l’amortissement passe par une prime moyenne suffisamment élevé, avec un volume important » explique Yves Masson, PDG de Direct Assurance. La commodité de la souscription en ligne, ou tout au moins en direct, s’harmonise bien avec le produit auto, obligatoire et relativement simple pour les prospects.
Sur le secteur de l’assurance auto, la concurrence fait rage pour toutes les familles de l’assurance dommage. Cette concurrence qui a tiré les tarifs vers le bas, n’a pas toujours apporté la rentabilité. « L’activité dommage n’est pas une activité particulièrement rentable » confiait un responsable d’une filiale en ligne. Et pour cause, entre les frais de communication et la dégradation de la sinistralité, le ratio est dur à tenir sur un portefeuille trop jeune.
La santé, une question de timing
Tout le monde glisse maintenant vers la santé. Il faut dire que le produit bénéficie d’une publicité involontaire en raison des déremboursements annoncés années après années par les pouvoirs publics.
« Nous avons lancé la santé à la fin de l’année 2008. C’est une activité exclusivement internet, nous ne faisons aucune communication en dehors d’internet » annonçait Yves Masson, PDG de Direct Assurances.
IdMacif et dans quelques mois Amaguiz, se sont aussi mis sur la santé. On ne compte plus les courtiers santé présents en ligne et du côté des comparateurs, il semble bien aussi que le produit soit à la mode.
« Nous avons mis en ligne le produit santé en décembre 2010 car le marché nous semblait mature » explique Yannick Schmitz, directeur général de la filiale de la Macif. Il faudra attendre le début 2012 pour mesurer l’impact réel du produit, car la santé se vend traditionnellement à la fin de l’année.
Malgré sa saisonnalité, le produit santé est un enjeu important pour les assureurs en ligne.
« Nous avons beaucoup de clients qui viennent parce qu’ils sortent des contrats collectifs. Ils sont seniors et sont conscients qu’une assurance santé coûte cher » détaille Christophe Courtin, président de Santiane, courtier en ligne et spécialisé en santé. Le courtier annonce 80.000 contrats en fin d’année 2011. Direct Assurances a réalisé 10.000 contrats en 2010 mais l’auto représente encore 93% du chiffre d’affaires de la filiale d’Axa, qui propose également de l’habitation et de l’assurance-vie.
Les contrats santé ont une rentabilité plus grande et plus maîtrisable pour les assureurs. La relative technicité du produit a été balayée par les acteurs qui proposent tous des longues pages d’explications. Dans la plupart des cas, la souscription se fait après un contact téléphone.