Nouveau recul des immatriculations de voitures en février, y compris pour les électriques

Les immatriculations automobiles ont été une nouvelle fois en berne en février, y compris pour les voitures électriques. La reprise pour ce secteur s’éloigne de plus en plus. 

Une chute encore plus forte qu’en janvier

La baisse du nombre de commandes d’automobiles a été une nouvelle fois significative sur le marché français en février. Le comité des constructeurs (CCFA) n’a enregistré que 132 637 immatriculations, face à une moyenne habituelle de 160 000 unités ces dernières années. Sur un an, les ventes d’autos neuves ont ainsi reculé de près de 21% (20,95%).

Là où la dynamique inquiète, c’est qu’en janvier la chute avait été moins rude : seulement une baisse de 5,85% par rapport à 2020. Le marché automobile français ne se relève donc pas en 2021, et a même plutôt tendance à s’enfoncer. 

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Une pénurie qui aggrave un contexte difficile

Dans son communiqué, le CCFA avance deux raisons pour expliquer cette dégringolade. Tout d’abord, le changement d’année ne suffit pas, en toute logique, à remettre les compteurs à zéro. Les constructeurs pâtissent encore de la baisse des commandes enregistrées au second semestre 2020. Pour mémoire, sur l’ensemble de l’année dernière, le marché automobile français a perdu un quart de ses ventes. Jamais nous n’avions vendu aussi de peu de voitures depuis 1972.

Mais un facteur plus conjoncturel est venu s’ajouter au marasme ambiant. Depuis le début d’année, l’ensemble des constructeurs mondiaux sont confrontés à une pénurie de semi-conducteurs, des matériaux nécessaires à la production de puces électroniques, dont les modèles récents et neufs sont de plus en plus truffés. 

En raison de la crise du Covid-19, et de la chute des commandes de puces pour automobiles l’année dernière, les fabricants se sont réorientés vers des marchés plus rentables et liés à l’économie du confinement (console de jeux-vidéos, électroménager…). À tel point que Renault a dû par exemple suspendre sa production deux jours début février. Une difficulté d’acheminement qui risque de pénaliser nos marques au moins jusqu’à l’automne prochain, d’après les premières estimations.

Dans le détail, le nouveau groupe Stellantis, qui rassemble désormais les marques Peugeot, Citroën (ex groupe PSA), Open et Fiat, a subi une baisse de 25,64%. Chez le concurrent français Renault, les immatriculations ont un peu moins reculé : -22,23%. Mais en partie en raison de cette pénurie de pièces, les ventes en berne sont également le lot des constructeurs étrangers : baisse de 20,11% chez Volkswagen en février, et presque -20% chez BMW. Seul le Japonais Toyota limite un peu désastre avec une baisse des immatriculations de 9% seulement.

Même l’occasion décroche, bel envol pour les hybrides

À cela s’ajoute bien sûr l’inquiétude des Français sur la situation sanitaire, mais surtout économique, qui les incite à repousser leurs achats lourds. Une baisse de confiance qui se remarque aussi du côté de l’occasion, alors que ce marché avait plutôt soutenu le secteur l’année dernière. Les ventes de véhicules de seconde main ont elles aussi chuté de 8,5% (453 000 véhicules immatriculés contre 496 000 en février 2020).

La baisse est encore plus rude pour les voitures d’occasion de moins d’un an, avec une baisse des ventes de 42%. Et même les voitures électriques, qui étaient l’une des rares bonnes nouvelles de l’année écoulée en termes de ventes, ont accusé un léger recul le mois dernier, à -11%.

Au milieu de ce début d’année de maussade, seules les ventes de voitures hybrides peuvent redonner le sourire. Ces modèles alliant motorisations essence et électriques ont en effet vu leurs ventes décoller de 70% en février, avec plus de 30 000 immatriculations. Un nombre de plaques qui les place désormais à un niveau de production égal à celui des véhicules diesels.

Toujours est-il que pour l’ensemble du secteur, la reprise continue de s’éloigner. D’abord prévu pour ce début d’année, elle avait été finalement repoussée par les prévisions à cet été, mais il se pourrait que les constructeurs ne retrouvent pas leur productivité de 2019 avant le second semestre 2021.

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