Déjà habituellement élevé, le taux d’épargne des Français a connu une forte hausse avec la crise due à la Covid-19. Il s’élevait à 19,1 % au premier trimestre, 26,7 % au second et 16 % au troisième, selon l’INSEE. « On est passé d’une situation d’épargne forcée à une épargne de précaution renforcée et qui pourrait perdurer longtemps », estimait Éric Buffandeau, directeur adjoint Études, veille et prospective de BPCE, lors de la présentation, mi-novembre, du 5e baromètre BPCE L’Épargne. BPCE évalue le taux d’épargne des Français à 20,2 % au dernier trimestre, et son taux annuel à 20,5 % pour 2020. « Ce qui compte pour les comportements d’épargne c’est que l’on va avoir une montée inexorable du chômage », analyse Éric Buffandeau. Le taux d’épargne baisserait de façon modérée à 17 % en 2021.
Selon ce baromètre, 88 % des Français aspiraient à épargner en septembre, un chiffre stable par rapport à avril. Mais en septembre, avant le reconfinement, 43 % des Français estimaient ne pas avoir assez d’épargne de précaution pour faire face à la crise. Ils étaient 38 % en avril.
« On atteint des niveaux de placements jamais atteints depuis 30 ans », indique également Éric Buffandeau. BPCE estime que les placements financiers atteindront 134 milliards d’euros fin 2020, contre 71,3 milliards en 2019 et un plus haut précédent de 79,8 milliards en 2006. Sur les 114,9 milliards de placements hors titres, 74,7 le seraient sur les dépôts à vue (DAV) et 58 milliards sur les livrets. L’assurance vie subirait une décollecte de 12,7 milliards.