Les banques conservent après le 11 mai la majeure partie du dispositif mis en place pendant le confinement. Le travail sur site pourrait reprendre une fois par semaine.
Aux plans de continuité de l’activité succèdent théoriquement des plans de reprise de l’activité « normale ». À l’image de la grande incertitude qui caractérise la période actuelle, le retour à la normale dans les banques sera très progressif, comme dans d’autres secteurs ayant pu recourir massivement au télétravail. « 100 % des agences ne vont pas rouvrir le 11 mai et les contacts vont continuer à se faire à distance, avec la banque en ligne. Il sera possible de prendre rendez-vous en agence seulement pour des cas urgents », indique Adrien Aubert, Associate Partner chez Square.
Peu de changement également hors réseaux. « Le télétravail va rester de mise au moins jusqu’au 8 juin dans la plupart des banques. Ce qui va se mettre peu à peu en place en mai est la possibilité pour un collaborateur de retourner un jour par semaine sur un site, avec l’organisation de rotations, d’horaires décalés qui permettent de prendre les transports ou de garder son enfant une partie de la journée par exemple », ajoute-t-il.
Les banques entendent faire primer la précaution. « Tout cela reste conditionné à un élément essentiel : la santé. Les banques ont commandé des dizaines de milliers de masques et des tonnes de litres de gel hydroalcoolique qui seront fournis aux collaborateurs sur les sites. Il y en aura suffisamment puisque le retour va être très progressif. Les banques écoutent les préconisations de premier ministre et les choix des autorités locales et elles optent pour des options très prudentes. Elles ne devraient pas faire de différence entre les zones rouges et les zones vertes. Pour elles, le déconfinement commencera plutôt en juin », estime Adrien Aubert. Sachant que la souplesse de l’organisation en période de confinement aura sans doute des impacts de long terme sur le fonctionnement des équipes, le télétravail, la gestion des ressources humaines…
Ce dispositif opérationnel qui évoluera peu à peu est un des volets des plans de reprise de l’activité, qui comportent aussi un volet financier, « business ». « Pour compenser le manque à gagner de la non-activité, s’il n’y aura sans doute pas de plans de licenciements, il va y avoir des velléités de réduction des budgets, pour tous les projets qui ne sont pas vitaux, stratégiques ou liés à la réglementation », anticipe le consultant.