Productrice d’hydrocarbures, l’Algérie subventionne à hauteur de 70% le prix de l’énergie. La mise en place de mesures d’EE rencontre donc des freins, même si l’État est maintenant très sensibilisé aux problématiques liées au réchauffement climatique.
Le 8 mars 2020, le Président algérien a souligné l’urgence d’accélérer la transition énergétique. Mohamed Arkab, ministre de l’énergie, a annoncé « la réadaptation du cadre réglementaire, la réhabilitation des réseaux de transport et de distribution de l’électricité, la mise en place d’un incubateur pour le tissu industriel national et d’une stratégie pour l’exportation de l’excédent énergétique pour la production de l’électricité à partir de ressources renouvelables, outre l’implication d’investisseurs nationaux dans les projets des énergies renouvelables ». Le gouvernement algérien entend « mettre un terme au gaspillage ». Le Président a donné des « instructions pour l’utilisation immédiate de l’énergie solaire dans l’éclairage public à travers toutes les communes de la République, ordonnant la conversion au carburant GPL des voitures du secteur public, et d’encourager l’acquisition des voitures électriques ».
Isolation et réhabilitation
Le premier programme d’efficacité énergétique a été mis en place au niveau législatif en 2006 puis révisé en 2011 et 2015. L’Algérie s’est dotée d’une loi sur la maîtrise de l’énergie et d’une réglementation thermique dans les bâtiments (RTB), révisée en 2016. Si la loi ne concerne pas le vieux bâti, la RTB est applicable à tous types de constructions. Elle compare les résultats obtenus à un bâtiment de référence et détermine ainsi si projet est conforme ou non conforme à la RTB. Elle devrait s’étendre en 2020 à l’individuel et à l’ancien. La loi sur la maîtrise de l’énergie bénéficiera d’une révision en 2021.
L’APRUE met en œuvre le programme national de l’efficacité énergétique (PNEE) destiné aux secteurs de la construction et du bâtiment. Le PNEE cible quatre objectifs : l’isolation thermique des logements, la réhabilitation thermique, l’installation de chauffe-eaux solaires individuels et la diffusion de lampes LED pour les ménages et l’éclairage public. L’Algérie ambitionne de mettre en place une étiquette énergétique comparable à celle apposée sur les appareils ménagers.